La création d’un Éhpad public autonome à Feurs

Un vent de renouveau souffle sur la Maison de retraite Feurs depuis la décision, en juillet dernier, d’y créer un Éhpad public autonome. Ce projet suscite l’espoir parmi les résidents, les familles et les professionnels, alors que le risque d’une privatisation semblait peser depuis quelque temps. La mobilisation locale, symbolisée par la voix des Les Aînés de Feurs et du collectif Sérénité Feurs, a pesé lourd dans la balance. Aujourd’hui, Feurs fait le choix audacieux de garantir une gestion publique, tout en portant une ambition : offrir un accueil digne, moderne et adapté à ceux qui en ont le plus besoin. Ce chantier, qui s’inscrit dans une dynamique nationale en faveur du Bien Vieillir Feurs, est bien plus qu’un simple transfert administratif : il ouvre la voie à une transformation profonde de l’offre gériatrique sur le territoire.

Les étapes de la cession et la naissance d’un Éhpad public autonome à Feurs

Le parcours vers l’autonomie de l’Éhpad public Feurs n’est pas le fruit du hasard, mais celui d’un ensemble de décisions concertées. Face à la vétusté de l’actuelle Maison de retraite Feurs et aux limites du modèle hospitalier, les instances de gouvernance locale comme le Conseil de Surveillance du Centre Hospitalier du Forez se sont prononcées, lors d’une réunion notable tenue début juillet, pour une cession nette de l’activité au profit d’un établissement public autonome. Ce choix engage la structure dans une toute nouvelle direction en 2025, résolument tournée vers l’avenir.

• Consultation de la communauté : Les résidents, familles et associations locales telles que Les Aînés de Feurs ont été sollicités via des réunions publiques et des commissions de suivi, permettant de capter les réels besoins.
• Mobilisation du Conseil de la Vie Sociale : Ce dernier a su mobiliser la population, recueillir des pétitions et porter la voix de la majorité pour préserver l’ancrage public, en s’opposant notamment à des offres privées extérieures.
• Élaboration d’un schéma directeur : Les travaux préliminaires ont inclus des études sur le foncier et les besoins de demain, s’appuyant sur le succès d’autres établissements similaires, comme celui évoqué dans l’Ehpad de Plémet.
• Feu vert institutionnel : L’Agence Régionale de Santé et le Conseil Départemental ont été prévenus et associés à la démarche, assurant le respect des normes et la viabilité du nouveau projet.

Le passage de la gestion hospitalière à une entité indépendante devrait s’accompagner de la création d’une identité propre : nommément un dispositif de type “Résidence autonomie Feurs”, encore à définir dans son appellation commerciale mais qui entendra garantir la continuité du service public. Certains acteurs locaux soulignent, à juste titre, l’importance d’imiter les démarches participatives et inclusives constatées ailleurs, telles que les alternatives aux Ehpad traditionnels détaillées ici : accueillants familiaux.

En axant la concertation sur le respect des valeurs humanistes et de transparence, Feurs prévoit un dispositif de suivi rigoureux, où chaque étape – de la reprise officielle à la nomination d’une nouvelle direction – fera l’objet d’un calendrier partagé.

Exemple de consultation citoyenne pour les seniors à Feurs

Un cas marquant : en mars, le Conseil de la Vie Sociale de l’établissement a réuni plus de 80 personnes, dont des représentants de “Le Cèdre Feurassien” et “Domaine Senior Feurs”, pour débattre des solutions à envisager. Les suggestions abordées faisaient écho à d’autres expériences nationales, où la co-construction du projet a permis d’anticiper des difficultés, qu’elles soient financières ou organisationnelles.

• Organisation d’ateliers de co-design pour réfléchir à l’aménagement des chambres et des parties communes.
• Diffusion de questionnaires auprès des familles sur les attentes liées à la “Résidence autonomie Feurs”.
• Visites de chantiers similaires, comme à Pontivy, relatées dans Pontivy découvrez les contours du futur Ehpad.

Cette dynamique exemplaire place Feurs sur la carte des collectivités pionnières, déterminées à façonner une offre d’accueil innovante et tournée vers l’humain. Un modèle appelé à inspirer, alors même que d’autres villes, à l’image d’Amplepuis, affrontent les défis de la modernisation de leur parc gérontologique (cas d’Amplepuis).

Les enjeux architecturaux et financiers de la reconstruction : entre ambitions et contraintes

La reconstruction de l’Éhpad public Feurs s’inscrit dans une stratégie ambitieuse, à double facette : répondre à l’urgence d’adapter les locaux et garantir une gestion financière saine. Les dernières études estiment le coût du projet à près de 27 à 30 millions d’euros, une enveloppe majeure pour une cité de cette taille. La question du site, qui dispose de réserves foncières, sera au cœur du dispositif, comme cela a été exposé lors des réunions du collectif “Horizon Argental« .

Dans le détail, la réflexion architecturale poursuivie vise plusieurs objectifs :

• Amélioration des conditions de vie : espaces lumineux, chambres individuelles, jardins thérapeutiques et lieux de vie conviviaux, reprenant certaines inspirations issues d’initiatives innovantes à Albertville.
• Adaptabilité : création d’unités de vie différenciées, pour l’accueil de résidents en perte d’autonomie mais aussi de personnes atteintes de troubles cognitifs avancés.
• Respect de l’environnement : intégration des matériaux biosourcés, dispositifs photovoltaïques et récupération des eaux, à la suite des directives récentes pour le secteur médico-social.
• Souplesse d’accueil : possibilité de créer un nombre variable de places selon l’évolution démographique, en lien avec la vocation de “Accueil Seniors Feurs”.

Le financement du nouveau complexe, en grande partie assuré par l’État, le Département et des fonds européens, fragilise toutefois l’équilibre économique général de la collectivité sur le court terme. Une attention particulière est donc portée sur la mutualisation des dépenses et la rationalisation des coûts de fonctionnement futurs, inspirée des bonnes pratiques recensées lors du questionnement sur la gestion des Ehpad.

Le défi de la temporalité et des nuisances

Le calendrier prévisionnel, qui table sur une livraison pour 2030, doit jongler avec la nécessité de garantir la continuité de service pendant les travaux. Plusieurs offres envisagées s’appuient sur la modularité, avec un phasage permettant à la fois le maintien de l’hébergement et la progression du chantier. Cette organisation diminue l’impact des nuisances sur les résidents, comme l’ont démontré, à l’international, des chantiers menés à bien dans d’autres établissements de référence.

• Des unités mobiles temporaires pourront être mobilisées sur site dès que les interventions lourdes le nécessiteront.
• Aide personnalisée ponctuelle prévue pour les résidents les plus vulnérables lors des grandes manipulations logistiques.
• Création de canaux de communication pour informer en continu les proches et éviter toute situation d’angoisse superflue.

Dans cette dynamique, le projet de Feurs veut allier ambition sociale et innovation architecturale, au service du plus grand nombre, malgré les défis de taille liés à la transformation de l’existant.

Le maintien du lien social et le quotidien redéfini avec l’autonomie

Au-delà du bâti, l’essence du projet d’Éhpad public Feurs porte sur le maintien du lien social et la refonte du quotidien. Avec la création effective de l’entité autonome, l’établissement entend renouer avec une dynamique de “Résidence autonomie Feurs” où projets personnalisés, animation et ouverture sur la cité redeviendront prioritaires.

L’équipe de direction, qui sera à terme élue ou nommée par le nouveau conseil d’administration, disposera d’une plus grande latitude pour nouer des partenariats, déployer des actions de médiation (comme les célébrations musicales d’anniversaires relevées ici : célébrations musicales en Ehpad), et revaloriser les métiers au contact direct des résidents.

• Développement d’ateliers mémoire et d’activités intergénérationnelles, impliquant écoles, clubs sportifs et associations telles que “Le Cèdre Feurassien”.
• Aménagement de jardins partagés ouverts à l’ensemble du quartier, pour favoriser rencontres et échanges en dehors des murs institutionnels.
• Renforcement du rôle des bénévoles et des familles dans les décisions du quotidien, illustrant la volonté constante de “Sérénité Feurs”.
• Ouverture programmée de services polyvalents type balnéothérapie ou ateliers sensoriels, pour répondre à l’attente d’un “Domaine Senior Feurs” à la pointe.

À Feurs, un exemple frappe les esprits : celui de Mme Durand, 87 ans, qui anime désormais un atelier de lecture sous la véranda réaménagée, tissant du lien avec des enfants de l’école voisine. Ce modèle, axant l’entraide et la transmission, vise à rompre l’isolement des personnes âgées, tout en leur garantissant un cadre sécurisé. À l’image de l’expérience relatée dans l’entrée en Ehpad comme opportunité pour l’aidant, certaines familles apprécient désormais un nouvel équilibre, plus serein, entre soutien et accompagnement professionnel.

Des événements pour rythmer la vie du nouvel établissement

Fidèle à la tradition festive locale, le futur Ehpad prévoit d’accentuer les moments chaleureux partagés, en concertation avec les associations partenaires. La programmation comprendra des après-midis musicaux, des rencontres sportives intergénérationnelles, des expositions d’art local, et même une Semaine du Goût réunissant les saveurs du terroir.

• Lancement d’un tournoi de pétanque annuel en partenariat avec “Les Aînés de Feurs”.
• Célébration de la Fête des Voisins avec l’ensemble des habitants du quartier République.
• Organisation de conférences santé-bien-être sur la thématique “Bien Vieillir Feurs”.

Cette refonte du quotidien illustre la volonté de replacer la personne âgée au centre du projet, et d’affirmer le rôle de l’Accueil Seniors Feurs comme vecteur d’harmonie et de convivialité sur le territoire.

Garantir la sécurité et la qualité de service dans un Éhpad public autonome

La transformation de la structure en Éhpad public Feurs exige une vigilance accrue sur les questions de sécurité, de qualité des soins et d’accompagnement du vieillissement. L’autonomie administrative offre une souplesse bienvenue, mais elle oblige aussi à repenser l’ensemble des protocoles, en s’inspirant notamment des recommandations récentes et des retours d’expérience issus du secteur, comme dans le cas de l’Ehpad Korian à Epinal (voir ici).

• Mise en place de comités de vigilance associant résidents, familles, professionnels et autorités sanitaires régionales.
• Déploiement de formations continues pour l’ensemble du personnel, avec une attention particulière portée aux référents “santé mentale” et “accompagnement palliatif”.
• Numérisation des dossiers médicaux et coordination avec le futur Hôpital Numérique de la Loire, pour garantir la traçabilité et l’instantanéité des suivis.
• Installation progressive de dispositifs domotiques (capteurs de chute, alertes connectées, gestion centralisée des accès), en s’inspirant des innovations déjà en place dans certains établissements pilotes.

Le projet “Horizon Argental”, déjà moteur du renouveau sur le territoire, encourage également le développement du lien avec les structures médico-sociales environnantes, dans une logique de parcours de santé fluide et cohérent. Ce maillage garantit une prise en charge plus précoce des signaux d’alerte et permet une meilleure anticipation des situations à risque, tant médicales que psycho-sociales.

Gestion des situations d’urgence : l’expérience à Feurs

L’histoire récente a montré, avec le drame d’une résidente portée disparue à Entrevaux (exemple Entrevaux), l’impérieuse nécessité de renforcer l’accompagnement et la surveillance. Feurs tire les enseignements de ces situations, en misant sur la formation et le recrutement de profils spécialisés dans l’accompagnement de la grande dépendance.

• Création de cellules de crise formées régulièrement à la gestion d’incidents et aux premiers secours.
• Partenariat renforcé avec les services de secours locaux et la police municipale pour la sécurisation des abords du site.
• Développement de procédures de gestion des fugues, incluant la technologie RFID et la géolocalisation.

La sécurité, loin de s’opposer à la qualité de vie, devient ainsi le socle d’une politique globale du bien-vieillir, essentielle pour rassurer autant les proches que les professionnels.

Perspectives : un Éhpad exemplaire au service du territoire et du bien vieillir à Feurs

La création d’un Éhpad public autonome à Feurs dépasse la simple dimension locale. Elle questionne, en profondeur, la capacité des territoires de taille moyenne à anticiper le vieillissement, à répondre à la demande croissante d’encadrement de qualité, et à préserver le tissu social existant. L’enjeu est d’autant plus saillant que Feurs bénéficie déjà d’un réseau de solidarité active, incarnée par les initiatives “Accueil Seniors Feurs” et “Bien Vieillir Feurs”.

• Nourrir l’innovation par le partenariat avec la recherche, notamment sur l’ergonomie et la lutte contre la perte d’autonomie.
• Élargir les perspectives, en développant des solutions alternatives pour les situations les plus complexes, inspirées des modèles d’accueil familial ou communautaire.
• Promouvoir le territoire autour d’une marque “Silver Feurs” valorisant la douceur de vivre et la qualité d’accompagnement offerte à ses aînés.

Cette mutation, soutenue par l’ensemble des acteurs publics et privés, fait de Feurs un laboratoire vivant des transitions démographiques, et un levier de développement pour une nouvelle génération d’établissements, capables de conjuguer sécurité, créativité et humanité.