Un Ehpad d’Albertville se prépare pour la canicule avec des petits-déjeuners en plein air, des tournées de boissons rafraîchissantes et des brumisateurs

Depuis une semaine, la canicule frappe de plein fouet la Savoie et particulièrement Albertville, où les températures dépassent fréquemment les 40°C. Au cœur de cette vague de chaleur, l’Ehpad Notre Dame des Vignes se distingue par sa capacité à adapter son organisation, tant pour préserver la santé physique de ses résidents que pour garantir leur bien-être psychologique. Face à la pénurie d’aides-soignants et à la fatigue d’un personnel déjà très sollicité, l’établissement fait preuve d’une inventivité remarquable. Les petits-déjeuners sont organisés dehors à la fraîche, les boissons rafraîchissantes circulent en permanence, et des dispositifs comme les brumisateurs deviennent indispensables au quotidien. Dans cette lutte contre la chaleur, les nécessités de convivialité et de solidarité prennent tout leur sens, donnant un aperçu concret de ce qu’implique aujourd’hui la gestion de la canicule en Ehpad.

Préparer un Ehpad à la canicule : enjeux sanitaires et organisation innovante

Les crises climatiques s’intensifient, posant des défis nouveaux pour les Établissements d’Hébergement pour Personnes Âgées Dépendantes (Ehpad) comme à Albertville. La canicule de 2025 rappelle à tous que ces structures ont bien évolué depuis le drame de 2003. Désormais, la prévention du risque de déshydratation est inscrite dans toutes les pratiques. Toutefois, chaque vague de chaleur renouvelle la nécessité de réinventer les protocoles, en tenant compte à la fois des ressources disponibles et du bien-être des résidents.

À l’Ehpad Notre Dame des Vignes, la directrice Nadia Scheidt explique comment l’équipe s’organise pour faire face : adaptation des routines, multiplication des points d’eau, et réorganisation constante des espaces communs. Malgré la pénurie persistante d’aides-soignants et les absences liées aux congés estivaux, le personnel fait bloc pour tenir le cap. Les expériences des groupes de référence comme LNA Santé ou Korian, leaders nationaux de la prise en charge des seniors, sont sources d’inspirations pour tous.

• Planification des tâches allégée pour tenir compte de la fatigue supplémentaire générée par la chaleur.
• Adaptation vestimentaire : blouse remplacée par t-shirt, pour plus de confort lors des pics de température.
• Multiplication des points de distribution d’eau : eau plate, gazeuse, gelifiée, sirops, infusions froides, pastèques… tout est bon à prendre, pourvu que l’envie de boire soit encouragée.
• Présence renforcée du personnel auprès des résidents pendant les périodes critiques, notamment en fin de matinée et d’après-midi.
• Travail en réseau avec des partenaires, qu’il s’agisse d’autres établissements pilotés par des acteurs comme DomusVi, de collectivités locales ou d’associations de quartier.

Ce dispositif est sans cesse ajusté : la vigilance collective permet d’éviter les oublis, et des rappels réguliers circulent entre collègues, largement inspirés par les débats et recommandations mentionnés sur les portails dédiés aux seniors. Chaque membre de l’équipe devient, le temps d’une canicule, le relai d’une stratégie commune de survie et d’attention.

Échanges entre établissements et innovation partagée

En Savoie comme partout en France, la circulation de bonnes pratiques est essentielle. Les expériences des Ehpad gérés par le Groupe Colisée ou Emera fournissent souvent des idées neuves : menus adaptés, organisation d’activités sous pergola, méthodes d’encouragement à boire. Ces moments d’innovation collective sont essentiels pour pallier l’épuisement du personnel, source d’inquiétude de plus en plus palpable.

• Diffusion de conseils grâce à des infographies affichées dans les établissements
• Formation express à la prise en charge des risques thermiques, largement relayée par les plateformes comme Maison-de-retraite.net
• Création de binômes animant des tournées de boissons, pour briser la routine et instaurer un climat amical

Ce bouillonnement d’idées prouve que la solidarité et la transmission demeurent des ressources essentielles lorsqu’il s’agit de protéger les plus vulnérables.

Des petits-déjeuners extérieurs pour préserver la convivialité et la santé des seniors en période de canicule

Le réchauffement climatique oblige à revisiter les habitudes en Ehpad, y compris celles qui touchent au quotidien des résidents. À Notre Dame des Vignes, la décision de déplacer les repas du midi à l’extérieur le matin, sous forme de petits-déjeuners en plein air, s’est révélée salutaire à plus d’un titre.

Ceux qui, comme Gisèle Broucke, résident à l’Ehpad, témoignent de l’importance de ces moments : « On ne peut pas sortir l’après-midi avec 40°C, mais le matin, c’est le seul créneau pour respirer, discuter, prendre le temps d’être ensemble. »

• Renforcement du lien social : ces petits-déjeuners rompent l’isolement et offrent un espace privilégié pour échanger, rire, et retrouver le plaisir d’une vie en collectivité.
• Réintroduction de la nature dans le quotidien, en profitant de l’ombre des arbres, de la rosée matinale…
• Sensibilisation au bien-être alimentaire : proposer des fruits frais, du jus, des boissons diverses.
• Respect du rythme biologique : éviter l’effort digestif à midi, lorsque la chaleur est maximale.

Ce choix organisationnel s’inspire des pratiques mises en avant dans des établissements pionniers comme Les Jardins d’Arcadie ou Happi Senior. D’après la directrice, une météo extrême contraint à innover et à aller chercher des solutions qui apportent à la fois sécurité et qualité de vie, loin des seules réponses médicales traditionnelles.

La réussite de ces petits-déjeuners collectifs rappelle qu’il est possible d’allier prévention sanitaire et maintien de la joie de vivre, à condition d’accepter de bouleverser les routines.

Adapter l’environnement pour plus de confort

L’organisation de ces moments suppose une logistique millimétrée : installer les tables à l’ombre, veiller à la sécurité des déplacements, diversifier les choix alimentaires… Mais il s’agit d’un effort partagé, où les résidents, le personnel et même des familles invitées participent à ce nouvel art de vivre en canicule. Au passage, cela contribue à renforcer le sentiment d’appartenance à la communauté.

• Installation de brumisateurs autour des tables pour une fraîcheur continue
• Mise à disposition de chapeaux, brumisateurs personnels et éventails
• Jeux de société ou séances de lecture dès la fin du repas

Une belle illustration de ce qui peut naître de l’adversité climatique : de nouveaux rituels, porteurs d’entraide, qui permettent de retrouver un peu de légèreté même lors des épisodes de canicule extrême.

Hydratation renforcée et vigilance : la clef pour limiter les risques chez les résidents en période de canicule

La canicule de 2025 remet en lumière les dangers du manque d’eau pour les personnes âgées. Dans ce contexte, la stratégie d’hydratation mise en place à Notre Dame des Vignes est d’une rigueur exemplaire. Le personnel, relayé par les animatrices et les intervenants extérieurs, s’assure que chaque résident boive suffisamment, sans jamais céder à la facilité du « tout eau plate ».

• Vérification proactive : le niveau du verre d’eau est contrôlé plusieurs fois par jour dans chaque chambre.
• Multiplication des goûts et textures : pour stimuler l’appétit et éviter la monotonie, eau gazeuse, gelifiée, sirops et boissons aromatisées sont proposées à volonté.
• Approche personnalisée : le personnel s’adapte aux préférences, qu’il s’agisse d’une infusion de verveine, de morceaux de pastèque ou même de la traditionnelle limonade.

Cette approche pro-active répond aux constats d’urgences sanitaires observés en 2003, et partagés sur des plateformes de référence comme Maison-de-retraite.net. L’objectif : éviter tout cas de déshydratation, reconnaître les signes d’alerte (mains sèches, confusion, fatigue) et intervenir en amont. À chaque instant, la parole des aides-soignants, souvent issue d’une expérience acquise dans des structures gérées par Kyriad, Orpea ou Serena, est précieuse pour affiner les gestes quotidiens.

Alerter, impliquer, responsabiliser tous les acteurs

Plus qu’une simple distribution de boissons, il s’agit d’une démarche collective et responsabilisante. Les familles sont sensibilisées via des affichages et réunions thématiques ; le personnel partage à chaque passage l’importance de boire, même sans soif. Des relais d’information circulent aussi par SMS ou via les réseaux sociaux pour rappeler l’essentiel lors des épisodes les plus sévères.

• Rappels par affiches humoristiques ou créatives, élaborées par les animateurs
• Participation à des ateliers « cocktails de fruits » pour redonner goût à l’hydratation
• Organisation de concours du « verre vidé », ludique et fédérateur

Loin d’être une simple corvée, cette vigilance rapprochée contribue à renforcer la confiance dans l’équipe soignante et à maintenir la cohésion de la communauté, même lors des périodes critiques.

Effondrement démographique du personnel en période estivale : comment tenir face à la pénurie d’aides-soignants en Ehpad?

La vague de chaleur ne ménage pas non plus le personnel soignant. Fatigue, allongement des journées, absentéisme accru, nécessité de remplacer au pied levé les collègues partis en congé ou absents à cause de la maladie… Autant de défis qui font peser sur les épaules des équipes un poids quotidien croissant. À Albertville, la directrice évoque deux postes d’aides-soignants encore vacants, et l’impossibilité de recruter malgré les annonces et le recours à l’intérim.

Inspirés par les bonnes pratiques d’autres groupes (Emera, Groupe Colisée, etc.), le personnel met en place quelques mesures pour répartir la charge et limiter l’épuisement :

• Allègement des tâches non essentielles : priorité absolue à l’hydratation, l’accompagnement lors des repas, la surveillance des personnes fragiles.
• Assouplissement du code vestimentaire : autorisation des tenues légères, avec port systématique d’une bouteille d’eau.
• Appel à la solidarité : recours à des bénévoles ou à des familles volontaires pour des tâches simples, libérant ainsi les soignants pour les actes plus techniques.
• Réorganisation des plannings : pauses régulières obligatoires, partage de l’effort physique sur toute la journée.

Cette résilience passe aussi par une attention portée à l’état psychologique de chacun : des moments d’écoute, des temps de parole, des encouragements collectifs. À Albertville, certains membres du personnel participent à des « cafés de l’entraide », sur le modèle expérimenté chez Happi Senior, pour rompre la solitude des soignants et partager émotions et difficultés.

Initiatives pour réduire la fatigue du personnel

Certaines solutions originales émergent lors d’épisodes de tension :

• Interventions ciblées de kinés ou d’ergothérapeutes pour proposer des exercices de relaxation au personnel
• Accès à des zones climatisées réservées aux pauses et à la récupération
• Organisation de sessions express d’astuces anti-canicule reprises des réseaux d’autres Ehpad

La question du recrutement reste brûlante : la direction mise sur des initiatives comme des jobs dating à la rentrée, l’accueil de stagiaires, ou la coopération inter-établissements, comme pratiqué entre Orpea ou DomusVi. C’est un enjeu crucial pour l’avenir : sans soignants motivés et en nombre suffisant, aucune stratégie de prévention ne peut réellement aboutir.

Maintenir le lien social et l’animation malgré la chaleur : la force de l’ingéniosité au service des résidents

Sous la canicule, l’épanouissement social des résidents ne doit pas être sacrifié sur l’autel de la sécurité sanitaire. À Albertville, de multiples initiatives fleurissent malgré les températures suffocantes, en s’inspirant des pratiques observées dans les grands réseaux tels que Kyriad ou LNA Santé. L’enjeu : préserver le rire, la joie et la motivation, tout en contournant les dangers liés à la chaleur.

• Animations matinales : jeux, ateliers créatifs, séances de lecture dans les espaces les plus frais ou en plein air à l’aube, inspirés par les méthodes mises en place dans certains Ehpad des Jardins d’Arcadie.
• Rafraîchissement sensoriel : brumisateurs manuels ou d’ambiance, glaces artisanales, musiques légères pour instaurer une atmosphère apaisante.
• Ouverture aux familles et aux voisins : organisation d’événements partagés (petits-déjeuners communs, ateliers intergénérationnels) renforçant les échanges entre générations.

Ces choix visent à éviter la double peine de l’isolement et des restrictions. Ils prennent appui sur les expériences partagées sur Maison-de-retraite.net ou les récits de résidents qui, comme Gisèle, célèbrent l’importance de chaque interaction, aussi fugace soit-elle.

Favoriser la cohésion, même en salle climatisée

Lorsque la sortie est impossible, la salle climatisée devient le théâtre de la convivialité : films, chants, ateliers mémoire y trouvent toute leur place. L’essentiel : garder les liens vivants, et prouver que même quand la nature est hostile, la vie sociale peut non seulement perdurer, mais aussi se réinventer, à l’image de ce que proposent des établissements comme Kyriad ou Serena.

• Sessions de méditation ou de relaxation guidée pour tous
• Organisation de spectacles improvisés ou de karaokés matinaux
• Mises en scène théâtrales sur le thème « canicule et entraide » pour dédramatiser

À chaque nouvelle vague de chaleur, c’est l’esprit d’innovation qui l’emporte, créant une dynamique vertueuse où chacun, résident comme professionnel, trouve sa place.